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Le vingt du mois : février

Découvrez chaque vingt du mois, un vin mis à l'honneur ainsi que toutes les activités qui nous occupent tant à la vigne que dans les vergers. Hugo Zufferey, notre sommelier "maison" vous emmène au coeur de l'action avec son reportage, bonne lecture !

Matinées froides, flocons à mi- coteaux, le soleil se fait désirer sur la Colline de Daval. Les quelques tas de neige déblayés le mois précédant ont fini de pleurer le long de la route menant au Castel. Ce soleil qui séjourne chaque jour, quelques minutes de plus, sur la rive sud du Rhône, réchauffe les sols, l’atmosphère et nos cœurs. Mais en Valais, en février, il n’y a pas que le soleil qui a ce pouvoir réconfortant. Le Carnaval est tout aussi brulant !



taille en cordon
taille en cordon

A la Vigne

Vous l’aurez compris, février n’est pas le mois le plus « caliente » de l’année et pourtant ! Il faut attendre aux alentours de 10h et demi pour faire tomber la grosse veste d’hiver. Détacher et remettre son sécateur sur les épaules, le bonnet, lui, ne quitte pas les oreilles du vigneron. Son travail va l’occuper jusqu’à la fin mars, il s’agit de la taille.

Tous les ans la vigne nécessite d’être taillée, coupée pour plusieurs raisons, la première étant fructifère. La vigne est une liane. Sans coupe annuelle, elle grandirait de plusieurs mètres par an et oublierait de nos donner autant de beaux fruits sucrés. Imaginez la Colline de Daval sous un énorme buisson. Seconde raison, on souhaite la conduire de manière pratique et à hauteur pour nous petits hommes.

Ce mois-ci nous pré taillons la vigne. En coupant la partie supérieure de la plante, on se facilite le travail qui consistera à dégager les bois des fils de soutien. On passe avec une petite chenillette à travers les rangs pour cisailler les hauts. Mars prochain sera le grand mois de taille !





 

A la Cave

Les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit selon l’adage. Tendez l’oreille en passant sur la Colline de Daval, on est en pleine mise ! Entrez donc dans la bruyante cave où s’entrechoquent bouteilles vides et palettes pleines. Après s’être reposés durant de long mois en barriques, les rouges entament un dernier voyage à travers tuyaux et pompes. Un itinéraire qui passe par un filtre à plaques.


Une « plaque » est un carton rectangulaire composé de cellulose permettant de filtrer et clarifier nos vins. On les place en amont de la mise en bouteille pour s’assurer qu’aucune impureté n’arrive dans les verres propres. Ces derniers sont alors remplis du précieux nectar et refermés par un bouchon en liège.


Et ainsi s’en va la symphonie de février.


Les premières notes de pruneaux cuits, mûres et vanilles ne sont plus très loin de nos étales.

Davalrone 2022, Pinot NoirCastelineSyrahMerlot 2023 n’attendent plus qu'une belle étiquette.


 

Dans les Vergers

Placé sous le signe du bois, durant février, les sécateurs vont chauffer malgré les froides températures. Petite balade dans les rangs de Golden et Pink Lady où les feuilles brunies des précédents gels recouvrent le sol. « Elles vont être broyées d’ici peu » m’explique Damien, « un champignon (tavelure du pommier) passe l’hiver sous ce couvert végétal et pourrait nous embêter une fois les beaux jours revenus. » En bon guide, il arrête et abaisse le charriot à récolte pour le rejoindre sécateur en main.

Actionnés à l’air comprimé, les ciseaux coupent net et dans un grand « clac » font chuter les bois. C’est une nouvelle taille plus simple à exécuter et qui garantit un meilleur rendement en fruits, elle est adoptée depuis quatre ans au domaine. Quasi similaire à la conduite dite courte dans nos vignobles, le bois fraichement coupé de l’année servira de support aux bourgeons dits « à feuilles » sur une dizaine de centimètres alors que la branche soutenant ce nouveau bois, dit « bois de deux ans », porte lui les bourgeons à fruits.


Bien emmitouflés sous cette écaille protectrice, les fleurs patienteront encore un peu avant d’éclore.


Les sécateurs sifflent à nouveau, il est temps pour moi de redescendre et de laisser le chariot reprend sa lente croisière, au soleil couchant, serait-ce la Golden Hour ?



Vingt du mois

Un peu de chaleur pour le mois des amoureux. Un puissant vin rouge, tannique, serait une proposition trop évidente. Sous les vignes de la Colline de Daval sommeille, dans notre chai, un cépage blanc connu et apprécié pour sa vivacité, le Chardonnay, qu'on appelle Casteline. Impossible de le marier à février me direz-vous !    

 

Paré d’une robe dorée, intense et brillante, son nez vous emmènera sur des notes beurrées et briochées au premier abord. S’en viendra ensuite un coté pain grillé et noisette. Ces premières impressions sont le reflet de sa vinification singulière. En effet, il s’agit de notre unique cépage blanc en barrique !

Après sa fermentation alcoolique, les levures qui ont contribué à consommer le sucre présent dans le jus de raisin sont conservées dans les fûts. Elles sont ensuite « bâtonnées », soit remuées durant l’élevage et confèrent ainsi ces notes beurrées au nez et beaucoup de rondeur, une sensation crémeuse en bouche. C’est ce qu’on appelle un élevage sur lies. 

Si vous tendez le nez encore un peu plus longtemps, son parfum tendra subtilement sur les fleurs blanches voir pollen de fleurs.

En bouche, la rondeur de ce vin, précédemment évoquée, est la première et la plus généreuse des impressions. Ce côté chaleureux et gras donne toute l’épaisseur du vin et s’accorde en final avec une légère acidité. Le tout enveloppé d’arômes toastés.


Bonne dégustation !




Article rédigé par Hugo Zufferey, collaborateur à la Colline de Daval.

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